CONCLUSION DU BAROMÈTRE PROFACTS
JUSQU'À AVRIL INCLUS SUR LE POUVOIR D'ACHAT

LE PANIER DE COURSES TOUJOURS CHER PÈSE SUR LE POUVOIR D'ACHAT DES BELGES : AUCUN SECTEUR N'EST ÉPARGNÉ


Le mois dernier, le secteur du commerce de détail a connu son lot de mauvaises nouvelles, avec les grèves à Delhaize, les négociations difficiles à Colruyt, l'agitation à Lidl… mais surtout l'inflation élevée des prix alimentaires. Les Belges, toujours en prise avec un panier d'achat qui revient cher, freinent leurs dépenses dans tous les secteurs. Plus encore : selon le Baromètre du pouvoir d'achat du bureau d'études Profacts, la situation s'annonce plus mauvaise aujourd'hui qu'à l'été de l'année dernière.

« 51 % des Belges restent encore en mode crise et peinent à joindre les
deux bouts. 4 Belges sur 10 sont plus stressés qu'il y a quelques mois et
seuls 14 % entrevoient une amélioration. À l'exception de la petite éclaircie
dans le secteur de l'énergie, l'horeca, l'alimentation et l'habillement en
particulier sont encore plus durement touchés aujourd'hui qu'ils ne l'étaient au
début de la crise, à l'été 2022. »


Carine Vaeremans, CEO Profacts

Koopkrachtbarometer van Profacts toont aan: Belg blijft volop in crisismodus, 1 op 2 knoopt eindjes moeilijk aan elkaar

Les Belges continuent de freiner les dépenses et de s'inquiéter pour leur portefeuille

Malgré la baisse des prix de l'énergie, la situation financière des Belges continue d'être un casse-tête. Plus de la moitié des participants (51 %) au Baromètre du pouvoir d'achat reconnaissent avoir encore du mal à joindre les deux bouts en avril. Ce chiffre diminue à peine. Chez les parents isolés avec enfants, il culmine à 70 %, en Wallonie à 63 % et dans la tranche d'âge des 18-24 ans à 61%. La tendance ne semble pas encore s'inverser.

Fait inquiétant, le niveau de stress des Belges ne diminue pas : 42 % d'entre eux sont encore plus stressés qu'il y a quelques mois. Et ce, malgré la baisse des prix de l'énergie. Les prix élevés des produits alimentaires qu'ils peuvent observer chaque jour n'y sont sans doute pas étrangers.

Les Belges restent très prudents dans leurs achats :

  • Les secteurs les plus touchés (outre l'énergie qui reste en tête, avec 68 % des Belges ayant ajusté leur comportement de manière drastique ou non) sont l'horeca, l'alimentation et l'habillement : respectivement 62 %, 60 % et 55 % des Belges ont ajusté leur comportement d'achat en avril.
  • 62 % des Belges modifient leur comportement en matière de restauration. 9 Belges sur 10 vont moins au restaurant et près de 7 Belges sur 10 commandent moins de plats à emporter. On observe que toutes les couches de la population sont touchées dans une mesure presque identique.
  • 61 % des Belges qui ont modifié leurs habitudes d'achat de produits alimentaires achètent moins de produits de marque « A ». Et actuellement, 61 % de ces Belges sont des clients fidèles d'un hard discounter.
  • 55 % des Belges ont changé leurs habitudes d'achat de vêtements. Parmi eux, 83 % en achètent tout simplement moins et surtout moins pour eux-mêmes.
  • La transition durable est en berne : 62 % des Belges qui ont modifié leur comportement d'achat en matière d'alimentation achètent moins de produits biologiques et 54 % achètent moins de produits issus du commerce équitable. Les vêtements durables et équitables subissent le même sort.
  • Malgré la baisse des prix de l'énergie, les Belges continuent d'adopter une certaine sobriété énergétique : 70 % ajustent leur consommation dont 68 % s'orientent résolument vers l'optimisation énergétique.
  • Plus de la moitié des propriétaires de voitures particulières adaptent leur comportement en ce qui concerne l'utilisation de leur véhicule, principalement en le laissant plus souvent dans leur garage. Les propriétaires de voitures de société peinent à leur emboîter le pas.

1. Les restaurants et la vente à emporter continuent de faire les frais de la crise

La restauration est le secteur le plus touché : 6 Belges sur 10 (62 %) adaptent leur comportement en matière de restauration. Parmi les célibataires avec enfants, ce chiffre atteint même 69 %. Ce changement de comportement est perceptible dans toutes les couches de la population. Même au sein des classes sociales les plus élevées, 84 % des personnes interrogées déclarent aller moins souvent au restaurant. Ce chiffre ne diffère guère de celui des classes sociales les plus basses (89 %). Les plats à emporter restent également en berne : 66 % de celles et ceux qui sont contraints de modifier leur comportement commandent moins souvent de plats à emporter qu'il y a un an.

Selon Carine Vaeremans : « Après la crise due au coronavirus, l'horeca continue de faire les frais de la crise. En effet, les prix des menus ont visiblement augmenté en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l'énergie, ce qui a de lourdes conséquences. Après l'énergie, c'est la dépense par excellence sur laquelle les Belges lésinent pour garder un tant soit peu à flot leur budget familial. »

2. Le panier de courses qui reste cher incite 60 % des Belges à modifier leurs achats alimentaires - 61 % achètent moins de produits de marque A

Le Baromètre du pouvoir d'achat indique que 6 Belges sur 10 (60 %) ont adapté leurs habitudes d'achat en matière d'alimentation en avril et même, une personne sur trois a simplement acheté moins de produits alimentaires. Les rapports inquiétants faisant état de l'inflation élevée qui touche ce secteur n'y sont pas étrangers. Les marques de distributeur, prisées par 54 %, ont plus que jamais le vent en poupe, au détriment des marques « A », plébiscitées par 61 % des répondants.

Plus de la moitié des Belges changent de magasin, si bien que 65 % d'entre eux sont des clients fidèles des magasins dits hard-discount (Aldi et/ou Lidl). 64 % des Belges comparent davantage les prix et délaissent les « pêchés mignons» : apéritifs, l'alcool, les glaces, les sucreries et les desserts figurent en tête de liste des catégories les moins achetées.

« 54 % des Belges choisissent de plus en plus souvent des marques de distributeur. Celles-ci ont-elles atteint leur plafond ? » se demande Carine Vaeremans, CEO de Profacts.

3. Les achats de vêtements sont toujours repoussés et les parents, en particulier, se gâtent moins

55 % des Belges adaptent leur comportement d'achat en matière de vêtements. Dans les groupes d'âge plus élevés (45-64 ans), ce chiffre atteint 60 %. Chez les femmes, ce chiffre atteint même 64 %.

84 % de celles et ceux qui le font par nécessité indiquent en avoir reporté l'achat. En outre, 80 % des parents achètent moins de vêtements pour eux-mêmes, alors que les achats pour les enfants ne sont réduits que par 37 % des Belges. 4 Belges sur 10 se tournent vers les achats en ligne.

Les marques sont toujours en difficulté, même si la tendance est légèrement positive : en janvier encore, 72 % des consommateurs achetaient moins de marques, contre 64 % en avril.

4. Le bio et le commerce équitable sous tension : la crise du pouvoir d'achat ralentit la transition durable, même si une lueur d'espoir se profile

Les produits biologiques ou issus de l'économie équitable en passant par l'énergie verte ont été boudés par les consommateurs ces derniers mois en raison de leurs prix plus élevés. Ainsi, en mars, 62 % des Belges ayant modifié leurs habitudes de consommation ont acheté moins d'aliments bio qu'il y a un an, et 57 % d'entre eux ont délaissé plus souvent les aliments issus du commerce équitable. Les vêtements durables connaissent le même sort, puisque 4 Belges sur 10 (44 %) en achètent moins.

Les Belges sont-ils donc plus nombreux à se ruer sur l'occasion comme une alternative durable et soucieuse du prix ? « Certainement pas », conclut Carine Vaeremans qui s'appuie sur les chiffres. « Seule une personne sur six qui a changé de comportement dans ce domaine déclare acheter plus souvent des vêtements de deuxième main. Le marché de l'occasion dans le domaine du multimédia et de l'électro n'est pas non plus très réjouissant : seuls 13 % des Belges y recourent plus souvent. »

« La crise du pouvoir d'achat ralentit la transition durable », ajoute Carine Vaeremans. « Cependant, le tableau n'est pas entièrement noir : nous continuons à pratiquer la sobriété énergétique, malgré les récentes baisses de prix. 7 Belges sur 10 (68 %) déclarent adapter leur consommation d'énergie, et l'optimisation de celle-ci est également le changement d'habitude le plus important adopté par 68 % des Belges. 79 % baissent la température, la moitié utilisent moins leurs appareils électriques et 4 sur 10 évitent les appareils énergivores. »

5. Même si la voiture (privée) reste plus souvent au garage, les transports en commun profitent peu de ce changement d'habitude

Parmi les propriétaires de voitures particulières, 61 % ont modifié leur comportement concernant l'utilisation de leur voiture. Pour les véhicules de société, c'est beaucoup moins, 4 sur 10. 77 % des propriétaires de voitures particulières qui disent avoir modifié leur comportement laissent plus souvent leur voiture au garage. 44 % optent pour un autre moyen de transport. Les Belges conduisent donc moins de kilomètres et parcourent davantage les petites distances à vélo (+ 24 %) ou à pied (+ 44 %).

« Curieusement, les transports en commun ne profitent pas vraiment de ce changement de comportement », souligne Carine Vaeremans. « Nous constatons que leur utilisation reste stable et que les gens n'ont pas vraiment l'intention de les utiliser plus souvent. Cette tendance vaut aussi bien pour le train que pour le métro, le tramway et le bus. »

À propos du Baromètre du pouvoir d'achat de Profacts
Depuis le 1er janvier, le bureau d'études Profacts examine l'impact de la crise du pouvoir d'achat sur les consommateurs belges en interrogeant 200 personnes chaque semaine et 1.000 personnes chaque mois. Avant cela, en juillet, novembre et décembre 2022, des mesures avaient déjà été effectuées sur une base ad hoc (N=1.000 Belges). À partir de ces échantillons représentatifs, nous obtenons des aperçus progressifs sur les habitudes d'achat et le sentiment général des ménages belges.

Ce communiqué de presse présente les principales tendances du Baromètre du pouvoir d'achat d'avril. Pour chacun des secteurs – énergie, alimentation, horeca, mobilité et habillement – et des groupes cibles (par ex. groupes d'âge, classe sociale, composition de la famille), le Baromètre du pouvoir d'achat contient une mine de chiffres et d'informations détaillés, mois après mois.

Pour plus d'informations sur le Baromètre du pouvoir d'achat, contactez
Carine Vaeremans sur carine.vaeremans@profacts.be ou 0474/51 64 65 ou avec
Caroline Vervaeke sur caroline.vervaeke@profacts.be ou 0475/96 16 96.

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