LE BAROMÈTRE DU POUVOIR D'ACHAT DE PROFACTS RÉVÈLE

LA CRISE CONTINUE DE SÉVIR : 1 BELGE SUR 2 A DU MAL À JOINDRE LES DEUX BOUTS


La confiance des consommateurs reprend, les prix de l'énergie baissent et notre pays évite la récession. Sans compter que la plupart des travailleurs reçoivent l'indexation de leur salaire. Les médias font donc de plus en plus l'écho de ce vent d'optimisme qui souffle sur la situation économique et sur le moral des consommateurs belges. Mais le Baromètre du pouvoir d'achat de Profacts dresse un tableau beaucoup plus sombre : la crise du pouvoir d'achat est loin d'appartenir au passé. De nombreux Belges continuent à se serrer la ceinture et à modifier leurs habitudes d'achat de différentes manières.

Des finances préoccupantes et des perspectives moroses toujours d'actualité

Malgré la baisse des prix de l'énergie et l'indexation des salaires, la situation financière reste un véritable casse-tête pour les Belges. Près de la moitié des participants au Baromètre du pouvoir d'achat ont admis en février avoir toujours du mal à boucler les fins de mois. Bien qu'il s'agisse d'une très légère amélioration par rapport au mois précédent (53 %), il reste à voir si la tendance se poursuivra.

le baromètre du pouvoir d'achat de profacts révèle que la crise continue de sévir : 1 belge sur 2 a du mal à joindre les deux bouts

En effet, quatre Belges sur dix (42 %) sont plus stressés aujourd'hui qu'il y a un an par leur situation financière. Par ailleurs, plus de quatre Belges sur dix (45 %) craignent une détérioration de la situation économique dans les mois à venir. À peine un sur huit (13 %) entrevoit à l'heure actuelle la perspective d'une amélioration.

Se serrer la ceinture est le mot d'ordre de nombreux ménages belges et il se manifeste de 5 manières :

  • Plus de la moitié des Belges ont modifié leurs habitudes d'achat pour l'alimentation (59 %) et l'habillement (54 %). Parmi les Belges qui adaptent leur comportement, 54 % achètent moins de marques A dans l'alimentation et 82 % achètent simplement moins de vêtements.
  • 3 Belges sur 10 qui, par nécessité, adaptent leur comportement d'achat en matière d'alimentation mettent moins de produits biologiques et issus du commerce équitable dans leur caddie. L'achat de vêtements durables et équitables ne fait pas exception.
  • 6 Belges sur 10 ont changé leurs habitudes de restauration. Parmi eux, 9 sur 10 mangent moins au restaurant, et 6 sur 10 commandent moins de plats à emporter.
  • Plus de la moitié des propriétaires de voitures particulières adaptent leur comportement en ce qui concerne l'utilisation de leur voiture, principalement en la laissant plus souvent au garage.
  • Pour les Belges qui doivent adopter d'autres habitudes dans les domaines des télécommunications, de l'énergie et de l'assurance, la priorité est de changer de fournisseurs, de comparer et de renégocier les contrats.

1. Un caddie moins rempli de marques et l'achat de vêtements repoussé

Que les marques de distributeur battent aujourd'hui des records est un secret de polichinelle. Le Baromètre du pouvoir d'achat le confirme : 6 Belges sur 10 (59 %) déclarent avoir adapté leurs habitudes de consommation en ce qui concerne l'alimentation. Parmi ces 59 %, 54 % mettent moins de marques A dans leur caddie, au profit des marques de distributeurs - 39 % les achètent plus souvent. Les Belges achètent également moins de produits alimentaires : les hors-d'œuvre, les sodas, les plats préparés et l'alcool figurent en tête de liste des catégories les moins achetées.

« Quand le plafond sera-t-il atteint pour les marques de distributeur ? », se demande sincèrement Carine Vaeremans, CEO de Profacts. « 54 % des Belges adaptent leur comportement d'achat en matière de vêtements. 80 % de celles et ceux qui le font par nécessité indiquent acheter tout simplement moins de vêtements. Les marques font un léger retour. Il sera intéressant de savoir si cette tendance se poursuivra dans les mois à venir.»

2. Le bio et le commerce équitable sous pression : une transition durable en berne à cause de la crise

L'alimentation biologique et l'énergie verte en passant par les produits issus du commerce équitable sont de plus en plus boudés par les consommateurs ces derniers mois en raison de leurs prix. Ainsi, en février, un Belge sur trois ayant modifié ses habitudes de consommation a acheté moins d'aliments bio qu'il y a un an, et le même nombre de Belges a délaissé plus souvent les aliments durables. Pour les vêtements durables, la baisse est encore plus importante, puisqu'ils sont 42 % à en acheter moins. Pour autant, les Belges sont-ils plus nombreux à se ruer sur l'occasion comme une alternative durable et soucieuse du prix ? « Certainement pas. Seule une personne sur cinq parmi celles et ceux qui ont changé de comportement dans ce domaine déclare acheter plus souvent des vêtements d'occasion. En outre, une personne sur dix indique acheter davantage des appareils électroménagers et multimédias d'occasion », conclut Carine Vaeremans en s'appuyant sur les chiffres.

« La crise du pouvoir d'achat ralentit la transition durable », note Carine Vaeremans. « Cependant, le tableau n'est pas entièrement noir : nous continuons à adopter une certaine sobriété énergétique malgré les récentes baisses de prix. Sept Belges sur dix (73 %) déclarent économiser l'énergie, ce qui constitue également le changement de comportement le plus important depuis le début du Baromètre du pouvoir d'achat. Comment se traduit cette sobriété énergétique ? La grande majorité – plus de 80 % – a baissé le thermostat. La moitié utilise également moins ses appareils électriques et un sur quatre évite les appareils énergivores. »

3. Les restaurants et la vente à emporter font de nouveau les frais de la crise

L'horeca est le deuxième secteur le plus touché, puisque 6 Belges sur 10 ont changé leurs habitudes sur ce plan. Nous remarquons ce changement de comportement dans tous les domaines de la vie. Plus de 80 % d'entre eux mangent moins à l'extérieur. Les plats à emporter sont aussi en berne : plus de la moitié des Belges contraints de modifier leurs habitudes commandent moins souvent des plats à emporter qu'il y a un an.

Selon Carine Vaeremans : « Après la crise due au coronavirus, l'horeca est de nouveau fortement malmené. Après l'énergie, c'est la dépense par excellence sur laquelle les Belges lésinent pour maîtriser un tant soit peu leur budget familial. »

4. Même si la voiture (privée) reste plus souvent au garage, les transports publics ne sont pas pour autant plébiscités

Parmi les propriétaires de voitures particulières, 54 % ont modifié leur comportement concernant l'utilisation de leur voiture. Pour les véhicules de société, c'est beaucoup moins, 4 sur 10. 77 % des propriétaires de voitures particulières qui disent avoir modifié leur comportement laissent plus souvent leur voiture au garage. Ces personnes conduisent donc moins de kilomètres et parcourent davantage les petites distances à vélo (+ 24 %) ou à pied (+ 38 %).

« Curieusement, les transports publics ne bénéficient pas de ce changement de comportement », souligne Carine Vaeremans. « Nous ne constatons pas d'augmentation significative de leur utilisation, et les gens n'entendent pas non plus les utiliser. Cette tendance prévaut aussi bien pour le train que pour le métro, le tram et le bus. »

5. La négociation des contrats et des polices à l'ordre du jour

Qu'il s'agisse d'énergie, de télécommunications ou d'assurances, la comparaison ou la renégociation des fournisseurs et des formules de contrats figure en bonne place parmi les mesures visant à maîtriser le budget familial. Parmi celles et ceux qui ont ajusté leur consommation d'énergie (soit 72 % des Belges), 3 sur 10 envisagent de changer de fournisseur. Dans le secteur des assurances, pour les Belges contraints de modifier leurs habitudes (soit 23 %), la comparaison des polices d'assurance est une des priorités : 43 % comparent et 33 % renégocient leur police. Dans le secteur des télécommunications, 33 % des Belges adaptent également leur comportement : 46 % comparent les fournisseurs et 23 % ont même déjà changé de fournisseur.

Selon Carine Vaeremans : « En raison de la crise de l'énergie, les Belges sont aujourd'hui beaucoup plus conscients de la part importante des coûts fixes dans le budget du ménage. Les contrats d'énergie étaient déjà en ligne de mire auparavant, maintenant nous examinons aussi les autres contrats en cours et, si nécessaire, nous changeons de fournisseur. »

Les soins de santé et les assurances ne font pas exception

L'énergie (72 %), l'horeca (60 %) et l'alimentation (58 %) sont les domaines dans lesquels les Belges ont le plus souvent adapté leur comportement suite à la hausse des prix, la mobilité (57 %) et l'habillement (54 %) complètent le top 5. « Les soins de santé et les assurances sont heureusement les domaines où l'on économise le moins », conclut Carine Vaeremans. « Mais avec respectivement 29 % et 23 % de Belges qui modifient leurs habitudes également dans ces domaines, on ne peut que constater que la crise du pouvoir d'achat continue de sévir. »

À PROPOS DU BAROMÈTRE DU POUVOIR D'ACHAT DE PROFACTS
Depuis le 1er janvier, le bureau d'études Profacts examine l'impact de la crise du pouvoir d'achat sur les consommateurs belges en interrogeant 200 personnes chaque semaine et 1000 personnes chaque mois. Avant cela, en juillet, novembre et décembre, des mesures avaient déjà été effectuées sur une base ad hoc (N=1000 Belges). À partir de ces échantillons représentatifs, nous obtenons des aperçus progressifs sur les habitudes d'achat et le sentiment général des ménages belges.

Ce communiqué de presse présente les principales tendances du Baromètre du pouvoir d'achat. Pour chacun des secteurs – énergie, alimentation, horeca, mobilité et habillement – et des groupes cibles (par ex. groupes d'âge, classe sociale, composition de la famille), le Baromètre du pouvoir d'achat contient une mine de chiffres et d'informations détaillés, mois après mois.

Pour plus d'informations sur le Baromètre du pouvoir d'achat, prenez contact avec Carine Vaeremans à l'adresse carine.vaeremans@profacts.be

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